samedi 2 février 2013

Le Dernier Jour d'un condamné de Victor Hugo

Tout juste âgé de vingt-sept ans, Victor Hugo nous livre ici son troisième roman. À travers le journal et les mots d'un condamné à mort, le lecteur est invité à suivre les vingt-quatre dernières heures précédant l'exécution de celui-ci. Angoisses, peurs, souffrances quotidiennes et souvenirs d'une vie révolue témoignent de cette insoutenable attente. Comment ne pas s'identifier à ce condamné à mort dont on ne connaît ni le nom ni le crime? Et comment ne pas songer qu'il pourrait être l'un d'entre nous?
À l'instar d'Albert Camus, abolitionniste majeur du vingtième siècle et de l'ouvrage de Gilles Perrault Le Pull-over rouge relatant l'affaire Christian Ranucci, Victor Hugo, en véritable précurseur, a participé à faire évoluer l'opinion publique française vers l'abolition de la peine de mort. 
Fervent défenseur de la vie humaine et indigné par la barbarie commise impunément au nom de la justice, il écrit d'ailleurs au sujet de ses détracteurs dans Han d'Islande en 1823 qu' « il y a au fond des hommes un sentiment étrange qui les pousse, ainsi qu'à des plaisirs, au spectacle des supplices ». 
Ce récit réaliste et percutant aux allures de réquisitoire atteste ainsi d'ores et déjà de l'engagement politique et des talents de visionnaire de Victor Hugo.

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